A la rencontre de … Bernard Delvaux et la société Etex

Bernard Delvaux est l’actuel CEO d’Etex et c’est dans son bureau, perché au 5ème étage du « Passport Building » à Brussels Airport, qu’il nous reçoit. L’angle du bureau permet d’apercevoir les avions stationnés sur la dalle mais le sujet du jour est tout autre. Nous sommes venus découvrir la société Etex qui a recruté l’ancien patron de Sonaca…

Créée en 1905 et basée à Zaventem (Belgique), Etex est une entreprise familiale d’origine belge spécialisée dans les solutions de construction et pionnière de la construction dite « légère ».

Le portefeuille de solutions d’Etex comprend : les plaques de plâtre, les panneaux de fibrociment et composés, les revêtements extérieurs et solutions résidentielles, la protection contre l’incendie, l’isolation ainsi que les solutions modulaires. 

« Nous sommes présents dans 45 pays avec plus de 160 usines, carrières et bureaux, ce qui nous permet d’être au plus près des clients qu’ils soient propriétaires de logements, installateurs ou entreprises de construction » introduit d’emblée Bernard Delvaux.

Des réponses durables aux défis urgents

Pour faire face à la raréfaction des ressources, aux besoins en logements, à l’urbanisation rapide et au changement climatique,… Etex s’est concentrée sur les solutions légères : une méthode de construction qui combine des solutions innovantes pour l’intérieur et l’extérieur, l’idée étant de remplacer progressivement la construction classique par des constructions à plus faible empreinte carbone et entièrement recyclables en fin de vie. 

R&D et innovation pour accompagner un secteur en mutation

« Nous avons l’ambition de devenir un acteur clef de la transformation du secteur de la construction. Chaque année, nous investissons plus de 30 millions d’euros en R&D et innovation en nous concentrant, en priorité, sur les matériaux légers et les méthodes de constructions modulaires. Les avantages de la légèreté vont de la réduction de la consommation de matières premières et d’énergie à la réduction des déchets et des émissions à une circularité accrue en passant par la possibilité de déconstruction, de réutilisation et de recyclage.  

Nous travaillons aussi à l’amélioration des matériaux comme le ciment « bas carbone », au recyclage du béton et à la mise sur le marché de matériaux isolants toujours plus performants. On ne le sait peut-être pas assez mais l’industrie de la construction et l’usage des bâtiments (en ce compris résidentiels) figurent parmi les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre. La rénovation des bâtiments constitue, en soi, un enjeu de société ! »

L’innovation et les services comme éléments différentiateurs  

Nous l’avons vu, la R&D et l’innovation jouent un rôle déterminant dans la mise sur le marché de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes de construction. 

Parallèlement, Etex souhaite se différencier grâce à la plus-value de ses services. « Si je prends l’exemple des protections contre l’incendie, nous fournissons des produits et des systèmes pour la protection des bâtiments qui sont testés et certifiés mais pas que … Etex cherche clairement à se différentier grâce à son offre de services et son accompagnement : nous effectuons des essais-feu afin de garantir que les produits et systèmes répondent aux prescriptions et normes internationales les plus strictes. Les essais effectués dans les laboratoires vont au-delà des obligations légales et simulent les conditions réelles dans lesquelles les produits peuvent être intégrés.  L’ingénieur de sécurité incendie effectue une analyse détaillée des risques. Dans ce cas, le rapport technique en matière de protection incendie est une démonstration calculée de la protection efficace du bâtiment. »

Test de produits d’isolation haute température Promat en silice de calcium

[Construction vs Aéronautique] Quels points de convergence et de divergence voyez-vous entre le secteur de la construction et celui de l’aéronautique ? 

« Ces deux secteurs ont de nombreux points communs car ce sont des organisations humaines, on retrouve les mêmes comportements et les mêmes leviers d’action. 

La différence réside dans le fait que l’aviation est un secteur global : on dessine dans les bureaux d’étude et on produit n’importe où dans le monde que ce soit chez Airbus, Boeing, Embraer, … Même si Etex est une société multinationale, nous n’avons pas de business global, nous avons un business multi local ; nos produits sont plus ou moins similaires mais l’usage des produits et les marchés sont spécifiques à chaque pays. Un autre élément différentiateur est la structure du marché, nous avons beaucoup plus de clients contrairement à l’aviation où les grands constructeurs se comptent sur les doigts des deux mains. Dans une société comme Etex, nous avons des milliers de clients ce qui nous place dans une situation de négociation très différente, cela permet de réaliser des marges différentes par rapport au secteur de l’aviation et en particulier celui de l’aérostructure qui n’intègre pas l’activité de maintenance dans son portefeuille d’activités. »

Souhaitez-vous réagir par rapport aux annonces des acteurs belges présents au Salon du Bourget 2023 ? Est-ce qu’une annonce en particulier a retenu votre attention ? 

« Ce n’est pas parce que j’en viens (sourire) mais il me semble que l’une des annonces significatives est celle de Sonaca qui a annoncé un nouveau contrat avec Airbus pour la fourniture des volets de bord de fuite de l’A321XLR ; l’annonce d’un nouveau produit est toujours une bonne nouvelle ! L’extension d’un contrat historique pour la fourniture des bords d’attaque des programmes A320 et A350 est aussi une annonce réjouissante car la prolongation de contrats existants n’est jamais garantie. »