L’intelligence artificielle au cœur de la médecine de demain

« La recherche médicale vit une révolution à la fois liée à la quantité de données, à notre aptitude à les collecter et surtout à les traiter ! » introduit d’emblée Benoît Macq, professeur à l’Ecole Polytechnique de Louvain et acteur clé de la recherche dans le domaine du traitement des images. « Les progrès que l’on réalise actuellement sont considérables ! »

Associer expertise humaine et IA

« Pour construire son raisonnement clinique, le médecin va bénéficier de données massives (Big Data). S’il ne dispose pas d’algorithmes qui l’aident à y voir clair, il ne va pas s’en sortir ! Il est absolument indispensable de promouvoir l’usage de l’Intelligence artificielle non pas comme outil de remplacement à la décision clinique mais comme un microscope qui permet d’établir des liens causaux, c’est un peu le James Webb de la médecine. L’IA permet singulièrement d’étendre l’intelligence humaine, nous ne pouvons pas passer à côté de cette révolution ! ».

Prévenir les maladies et leur évolution 

L’un des tout premiers objectifs de cette accumulation de données et des algorithmes de l’IA, c’est avant tout de dépister les maladies au stade le plus précoce « Le but n’est pas de faire un homme éternel mais de détecter les maladies le plus tôt possible afin de garantir une qualité de vie jusqu’à 85 ans voire 90 ans. Cette approche préventive fait aujourd’hui ses preuves dans la lutte contre le cancer. Demain, nous soignerons la maladie d’Alzheimer en bloquant les dégradations cognitives.»

Un traitement personnalisé, mieux adapté et une réduction des dépenses publiques 

Plus le médecin sera informé, plus il pourra explorer de nouvelles voies de traitement. « L’usage de nouveaux médicaments et l’IA seront amenés à proposer de nouveaux plans de traitements qui sortent des sentiers battus. »

« Si l’on prend l’exemple du cancer du sein, le médecin se réfère à une mammographie et toute une série de données (ADN de la personne, ses antécédents familiaux, le lieu de résidence, son âge, ….) soit un ensemble de paramètres qui permet de faire du dépistage ciblé et évite des radiographies quand ce n’est pas nécessaire. Cette approche permet, à terme, de limiter les dépenses de la sécurité sociale. » 

Zoom sur une pépite belge : Radiomics 

L’analyse des données d’imagerie médicale fait partie des champs les plus explorés par l’IA et Radiomics (HQ, Liège) en a fait son expertise. La société exploite la puissance de l’IA pour fournir au monde médical des systèmes d’aide à la décision. « Notre objectif est de permettre d’établir le bon diagnostic et le bon traitement grâce à l’imagerie et l’apprentissage automatique » Wim Vos, CEO Radiomics.

Wim Vos, CEO Radiomics

La médecine de précision devient une réalité grâce à l’IA et l’analyse d’images 

Radiomics se concentre sur l’extraction de données numériques d’images médicales afin d’aider les hôpitaux dans le traitement et le suivi de patients et les sociétés pharmaceutiques dans le développement de nouveaux traitements. 

« En oncologie, les analyses d’images 3D prennent en considération la taille, la forme et la composition des tumeurs ainsi que leur évolution. La prise en compte de ces paramètres nous permet de prédire de manière précise l’impact d’un traitement sur une tumeur et de délimiter avec précision la zone de traitement. » 

Homogénéiser les processus d’examens et l’usage des technologies 

Afin d’optimiser l’utilisation de l’IA en médecine, d’autres facteurs sont à prendre en considération : les processus d’examens, l’hétérogénéité des technologies et des images « Homogénéiser les processus d’examens est difficile et ce d’autant plus que les technologies évoluent rapidement. Mais il semble qu’une tendance se dessine. Le plus grand défi reste bien entendu l’hétérogénéité des données qui rend difficile la création de modèles à grande échelle pour la prise de décision et l’utilisation – l’adoption de ces modèles par le corps médical. »

La Belgique à l’avant-garde de l’utilisation de l’IA

« Les développements futurs de type ChatGPT ou tout autre modèle avancé basé sur l’IA ne se feront pas en Belgique car ceux-ci demandent trop de potentiels par exemple en calcul haute performance (HPC). Ces développements seront pris en charge par de grands acteurs internationaux de type Google, Facebook ou autres. Par contre, la Belgique dispose d’une expertise du domaine médical qui lui permet de se positionner, sans conteste, sur l’utilisation de l’IA en médecine et sur la création de modèles segmentés » conclut Wim Vos. 

Plus d’information sur Radiomics : https://radiomics.bio