Le visage de SABCA à Toulouse 

« Aujourd’hui, mon rôle consiste à assurer le développement d’affaires de SABCA, notamment à Toulouse, pour le marché des actionneurs, SABCA étant positionné tant du côté spatial qu’aéronautique. »

A l’occasion du Salon du Bourget, c’est avec Jean-François Lumens que nous avons choisi d’échanger. Ingénieur mécanicien diplômé de la Faculté Polytechnique de Mons en Belgique, Jean-François occupe la fonction de Business Development Manager – Actuation Systems – chez SABCA. 

« J’ai démarré ma carrière au bureau d’études de la Sonaca où j’ai travaillé sur les systèmes d’antigivrage puis j’ai rejoint l’ESSP SAS (European Satellite Services Provider) à Bruxelles qui avait pour ambition de fournir des services de navigation au trafic aérien, grâce au système EGNOS développé par l’Agence Spatiale Européenne. En 2009, cette start-up a déménagé à Toulouse et j’ai suivi la société. Toute la famille s’est installée dans la ville rose et y est restée. J’y ai passé 10 années supplémentaires en tant que responsable de la stratégie et du développement. ESSP, dont les actionnaires sont sept fournisseurs européens de services de navigation aérienne, n’a cessé de croître pour devenir une success story européenne. Fin 2019, une opportunité s’est ouverte pour moi chez SABCA pour prendre en charge le développement d’affaires des actionneurs tout en profitant de ma présence dans le Sud-Ouest. Même si le trafic aérien est un secteur passionnant, j’étais heureux de  revenir à mes premières amours de mécanicien. Rejoindre SABCA me permettait de retourner vers ces fantastiques machines que sont les avions ! »

Établir le lien entre SABCA et l’écosystème toulousain 

« Aujourd’hui, je suis en charge du développement d’affaires de SABCA, notamment à Toulouse, pour le marché des actionneurs, SABCA étant positionné tant du côté spatial qu’aéronautique. Les actionneurs sont des vérins sophistiqués qui actionnent les surfaces mobiles (par exemple les ailerons) pour contrôler la trajectoire d’un avion. Mon rôle consiste à identifier et concrétiser de nouvelles opportunités pour matérialiser les compétences des collègues de SABCA dans des équipements qui, chaque jour, permettent de guider les avions et les fusées. »

Quelle perception a-t-on de l’excellence aéronautique belge à l’étranger ?

« Si l’on se compare à nos grands voisins, la Belgique représente un écosystème plus limité du fait de la taille du pays mais la Belgique n’a pas à rougir de ses compétences ! S’il y a tant de composants belges sur les lanceurs européens, sur tous les appareils (avions) des principaux constructeurs mondiaux, ce n’est pas un hasard, c’est parce que les compétences, le savoir-faire et l’offre sont reconnus ! » 

Le secteur aéronautique et spatial en mouvement 

« Par le passé, le focus était mis sur l’amélioration de la sécurité aérienne et des coûts opérationnels, ce qui a permis d’améliorer la consommation et les émissions des appareils. Et le transport aérien est extrêmement sûr. 

Aujourd’hui, en plus de ces objectifs, l’environnement est devenu un enjeu majeur qui demande des développements et investissements importants. De mon point de vue, il me semble que tous les acteurs de la filière prennent la chose très au sérieux, prennent leurs responsabilités et sont alignés sur les priorités. Les défis ne concernent pas un seul acteur mais tous les acteurs : les carburants « sustainable », l’électrification des avions, l’optimisation du trafic aérien, etc. Chaque volet est sujet à améliorations et je ne connais pas un de ces contributeurs qui ne travaille pas sur le sujet. 

Pour un jeune qui souhaiterait se lancer dans le secteur aéronautique, je dirais que le moment est particulièrement propice à l’innovation, c’est une belle opportunité. Il n’est pas incompatible, selon moi, de travailler dans l’aviation et de se soucier de l’environnement. Au contraire, on peut être acteur et améliorer les choses de l’intérieur.  Cela donne l’opportunité de travailler sur des technologies innovantes plutôt que de refaire, en un peu mieux, ce qu’ont fait les anciens. » 

Travailler à l’étranger : une richesse ? 

 « Certainement ! Et il ne faut pas se priver d’une expérience à l’international dans une culture différente parce que cela favorise l’ouverture d’esprit. J’encourage mes enfants dans cette direction et je suis enchanté que ma fille parte étudier à l’étranger l’année prochaine. La technique, on a toujours l’occasion de l’apprendre. Ce qui fait naître et avancer les projets, ce sont les contacts humains, la curiosité de découvrir l’autre, c’est pouvoir comprendre et travailler avec des personnes d’horizons très différents. »

Souhaites-tu partager un souvenir, un succès, un moment de fierté ? 

« Volontiers et je ferais référence au contrat que SABCA a récemment signé avec Airbus pour la conception, le développement et la production d’un actionneur pour les commandes de vol de l’A350. Ce nouvel actionneur 100% électrique équipera, dès 2025, les différentes versions de l’A350 et garantira un gain de masse supplémentaire tout en respectant les normes de fiabilité les plus élevées. SABCA cherchait depuis plusieurs années à rentrer dans le segment très spécialisé des commandes de vol et nous étions clairement le challenger

Avec la confiance de la Direction, toute l’équipe a été très investie sur cet objectif. Grâce à des collègues talentueux, nous sommes parvenus à convaincre Airbus de la supériorité de notre solution et de notre capacité industrielle pour ce nouveau type d’équipements. »

Envie de poursuivre la discussion avec Jean-François ? 

Nous vous donnons rendez-vous au Salon International de l’Air et de l’Espace qui se tiendra à Paris du 19 au 25 juin. 

Image : Jean-François Lumens © SABCA 

SABCA est entreprise aérospatiale de conception, développement et modernisation d’éléments et composants complexes pour aéronefs civils, militaires et lanceurs spatiaux.