Comment Thales Alenia Space en Belgique contribue activement à l’électronique de puissance embarquée à bord des lanceurs et satellites ?

Cette semaine , Gate.31 vous emmène chez Thales Alenia Space en Belgique pour une rencontre avec Marc Bekemans, Head of Research & Innovation. A la veille du lancement d’Ariane 6 – programmé en juillet ’24 – nous vous proposons de découvrir l’un des fleurons de la technologie spatiale.

Spécialisée dans les systèmes d’alimentation embarquée et de distribution électrique pour lanceurs et satellites, Thales Alenia Space est le premier acteur spatial dans ce domaine en Belgique.

Un travail minutieux de vérification et de retouches manuelles est nécessaire sur chaque élément produit. Image ©️Thales Alenia Space

La conversion d’énergie et l’électronique de puissance 

L’une des expertises de l’entreprise est la maîtrise de l’électronique de puissance (qui pilote l’énergie à bord). « Nous sommes leader européen et numéro 2 mondial en la matière. Sur base de cette expertise, nous nous sommes diversifiés (toujours dans l’énergie) dans les moteurs à propulsion plasmique et les amplificateurs haute fréquence. Chaque fois qu’il faut alimenter les équipements – quelle que soit leur complexité – Thales Alenia Space est là pour relever le défi ! » spécifie Marc Bekemans. 

Plus de 50 % des équipements électroniques d’Ariane 5 conçus et fabriqués par TAS-B.
Image ©️Thales Alenia Space

Quelques exemples d’innovations et de réalisations ?

« Nous sommes, par exemple, impliqués dans le développement de l’électronique des systèmes d’activation des tuyères d’Ariane 6. C’est un magnifique défi car nous avons été amenés à gérer des niveaux de puissance que nous n’avions pas l’habitude d’adresser » souligne Marc Bekemans « En complément, si je peux citer deux autres réalisations majeures de notre site belge, je mentionnerais la propulsion plasmique ainsi que le développement, la conception et la production d’un processeur (DPC) spatial tolérant aux radiations. »

Qu’est-ce qui fait la spécificité des activités belges de Thales Alenia Space ?  

« Ce qui est unique en Belgique, c’est que nous regroupons – sur le site de TAS à Charleroi –  à la fois l’activité commerciale, la recherche (R&D), l’industrialisation, la production, les tests d’environnements et l’expédition. Cela nous permet d’avoir accès à toute l’information et de lier l’innovation à l’intégralité de la chaîne de production. »

Prototype en test au vide thermique. Image @ Thales Alenia Space

Les activités de Thales Alenia Space Belgique se répartissent, aujourd’hui, sur 3 sites ; Charleroi, Leuven (bureau d’étude dédié à l’électronique et la micro-électronique) et Hasselt (usine automatisée d’assemblage des cellules photovoltaïques – panneaux solaires destinés au secteur spatial).

Thales Alenia Space et le New Space 

« Nous sommes bien évidement concernés par le New Space notamment par les projets de constellations de satellites. Ainsi, nous modifions les standards de qualité de nos composants pour nous tourner vers des composants utilisés dans l’automobile. Les volumes de production plus élevés nous amènent également à revoir notre manière de produire et de tester. »   

Les synergies, moteur de diversification ?

« Nous souhaitons créer des synergies avec les acteurs qui désirent intégrer nos développements électroniques au sein de structures de satellites. Pour Thales Alenia Space en Belgique, cette approche innovante permet de diversifier les activités de l’entreprise. En guise d’exemple, nous travaillons de concert avec l’acteur aérospatial Sonaca pour développer, ensemble, une structure de satellite équipée des fonctions électroniques de gestion de l’énergie à bord. A l’image de la construction de maisons préfabriquées, cette approche  permettra à l’intégrateur final d’assembler des éléments structurels déjà équipés et testés. » 

Et demain ? 

« Tout le monde se rend compte de la miniaturisation croissante des dispositifs électroniques que nous utilisons dans notre quotidien.  Cette miniaturisation est due à l’utilisation de puces électroniques à haute densité, c’est une tendance que le secteur spatial doit suivre tout en intégrant les contraintes de compatibilité de ces composants avec l’environnement spatial. Un autre axe qui oriente nos travaux concerne également l’impact écologique de nos équipements. Je dirais donc que l’écoconception et la miniaturisation sont deux drivers clés de la recherche de demain ! »